Portrait d’Igor et Grichka Bogdanoff
1 juillet 2013
Portrait d’Igor et Grichka Bogdanoff pour Inexploré Magazine (en kiosque à partir du 28 juin 2013). Photo : Jean-Romain Pac.
Portrait d’Igor et Grichka Bogdanoff pour Inexploré Magazine (en kiosque à partir du 28 juin 2013). Photo : Jean-Romain Pac.
Portrait d’Esther Garrel pour Trois Couleurs. Dans les cinémas MK2 à partir du 12 juin 2013.
Photographies pour l’hôtel de luxe 5 étoiles Hôtel de Sers à Paris, Champs-Élysées.
Portrait de Jules Sagot pour Trois Couleurs. Dans les cinémas MK2 à partir du 8 mai 2013. Trois autres portraits de Jules Sagot sont aussi disponibles sur mon Tumblog : un, deux et trois.
Portrait de Patrick Clervoy pour Inexploré Magazine (en kiosque à partir du 5 avril 2013). Photo : Jean-Romain Pac.
Portrait d’Eben Alexander pour Inexploré Magazine (en kiosque à partir du 5 avril 2013). Photo : Jean-Romain Pac.Un autre portrait d’Eben Alexander se trouve sur mon Tumblog.
Portrait de Jacques Vigne pour Inexploré Magazine (en kiosque à partir du 5 avril 2013). Photo : Jean-Romain Pac.Un autre portrait de Jacques Vigne se trouve sur mon Tumblog.
Extrait d’une correspondance électronique avec Daniel Nadaud au sujet de son travail Sonnailles.
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De : Jean-Romain Pac
À : Daniel Nadaud
Objet : Sonnailles
Bonjour,
J’ai découvert il y a plus d’un an votre travail sur les cloches et clochettes. Je tenais à vous faire part du profond intérêt que j’ai eu pour votre projet. La diffusion du documentaire vidéo sur Arte Creative m’a de suite convaincu et je vois dans ce travail une portée tout à fait incroyable – historique, philosophique, sur l’histoire des civilisations – qui mériterait une réception plus attentive.
Je crois que l’impact de votre projet dans mon inconscient, qui remonte fréquemment dans le conscient est un signe d’une œuvre maîtresse. Je m’étonne que ce projet n’ait pas reçu l’écho qu’il méritait. Quoiqu’il en soit bravo pour votre travail et merci d’avoir conceptualisé tout ce que peut représenter une cloche, dans le fonctionnement d’une société (annonce d’un danger formalisé par un outil manufacturé, et donc haut niveau de protection d’une communauté ou d’une société par exemple) et dans la mise en valeur des capacités d’abstraction dont est capable l’être humain.
Bien cordialement,
Jean-Romain Pac.
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De : Daniel Nadaud
À : Jean-Romain Pac
Objet : Re: Sonnailles
Bonjour,
Merci pour votre message, qui me touche particulièrement, cloches et sonnailles m’ont absorbées pendant une dizaine d’années… jusqu’à en faire sonner bon nombre en porcelaine, elles sont endormies dans mon atelier en Mayenne, et je ne sais si elles s’activeront de nouveau, le dessin prend le dessus sur tout et j’y prolonge une forme de joyeux désespoir,
peut-être celui des sons qui me hantent, ce simple choc, quasi primitif celui de deux pierres qui se rencontrent depuis la nuit des temps, remplacé par le métal beaucoup plus tard. J’ai regardé attentivement votre site, sensible à votre regard et votre acuité pour les visages, les portraits, ne manquez pas de me tenir informé de vos travaux.
Très cordialement
Daniel Nadaud
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De : Jean-Romain Pac
À : Daniel Nadaud
Objet : Sonnailles
Il y a effectivement cet aspect primitif en plus, encore un axe pour aborder ce travail. Un joyeux désespoir ? Pourquoi, vous éprouvez du remord à délaisser les autres supports ?
Quant à vos compliments sur mes portraits, je vous remercie. Mon travail conceptuel – notamment la série Layers – est à mon sens le plus intéressant. Cette série regroupe des photographies de tranches de livre et propose une représentation abstraite du savoir et de la culture. Je compte la poursuivre et l’affiner d’un point de vue sémantique au cours des prochains mois, les tirages finaux sont de grand format.
Jean-Romain.
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De : Daniel Nadaud
À : Jean-Romain Pac
Objet : Re: Sonnailles
Non pas de remord, juste un constat provisoire au cours du flux de la vie.
La série layers vous avez raison de la défendre, seul ce qui nous semble intéressant doit être poursuivi jusqu’à épuisement…
Daniel
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De : Jean-Romain Pac
À : Daniel Nadaud
Objet : Sonnailles
L’art est à ce prix là. Il y a une forme de dévotion inconditionnée. La seule contrainte reste la survie physique donc financière. Je me pose beaucoup de questions en ce moment sur la position du travail dans la création artistique. Pour moi, la réelle complexité est de pouvoir concilier une très grande quantité de travail sur une œuvre sans tomber dans une forme d’abrutissement inhérente au labeur permanent. De mon expérience, le travail m’empêche d’avoir des réflexions de fond desquelles naissent les projets les plus forts. Cependant, c’est grâce à lui que les séries grandissent, s’améliorent, s’affinent. Il y a une analogie avec le cycle des civilisations chez les Mayas. Rapporté au monde occidental, cela revient à séparer la révolution de l’évolution. Une révolution (réflexion profonde) arrive grâce à une prise de conscience sur l’essence de la vie et du fonctionnement global du monde, à laquelle succède une phase, plus longue, d’évolutions qui reposent sur la révolution précédente. En art, je le vois de la même manière : un éveil qui mène vers un projet sur lequel on travaille longtemps.
Jean-Romain.
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De : Daniel Nadaud
À : Jean-Romain Pac
Objet : Re: Sonnailles
La survie alimentaire pèse lourd dans la balance, je ne suis pas un modèle sur ce chapitre et me garderai de tout conseil. Difficile de trouver l’équilibre pour tout, mais est-ce une nécessité ? Puisque l’on bouge sans cesse, et ne faisons qu’adapter notre temps aux circonstances. L’art est l’élément fondamental de nos vies il nous préserve et nous dicte une bonne part du trajet…
Daniel
Portrait de Pierre Rabhi pour le hors-série n°1 d’Inexploré Magazine. Photo : Jean-Romain Pac.